Laurence Bottero – 06/02/2018
Comment l’intelligence artificielle permet à Novasecur d’anticiper les risques inconnus
Spécialisée dans la gestion des risques, la PME basée à Aix-en-Provence et Paris à très tôt compris l’intérêt apporté par l’intelligence artificielle. C’est ce qui lui permet d’adresser entreprises privées et établissements d’assurance avec des solutions en avance de phase.
La cybercriminalité est clairement l’un des risques les plus encourus et les plus craints à la fois par les entreprises. Un sujet que les Wannacry et autre arnaques au président sont l’une des parties émergées de l’iceberg. En France, le montant du préjudice subi par les entreprises en trois ans, de 2014 à 2017, s’élève à 430 M€.
Sur ce sujet, le numérique est en même temps un apporteur de risques supplémentaires tout comme de solutions fines. Un constat dressé par NovaSecur, né en 2010, et qui s’est d’abord intéressé au marché des entreprises en lui adressant des solutions de gestion des risques basées sur les datas analytics. « Plutôt que de faire des cartographies classiques, nous nous sommes positionnées sur les datas analytics, ce qui était assez novateur pour l’époque », raconte Cédric de Serpos. De fait, outre les entreprises privées, ce sont aussi les banques et les assureurs qui se montrent intéressés, élargissant sans même qu’elle l’ait voulu, le portefeuille client de la petite entreprise.
Mais c’est véritablement en 2012 que le virage essentiel est pris, lorsque Cédric de Serpos comprend l’intérêt apporté par l’intelligence artificielle. « Il y a cinq ans, nous nous sommes rapidement aperçus des fonctionnalités que l’IA pouvait apporter. Nous sentions le décalage entre la façon dont les entreprises traitaient les risques – en mettant en place des protections issues de ce qui était déjà connu – et ce qu’il fallait envisager, c’est-à-dire des solutions capables de prévoir ce qui était jusqu’alors inconnu », explique le PDG de la société installée à Aix-en-Provence et Paris.
« Or on ne traite pas les risques connus comme les risques inconnus » poursuit Cédric de Serpos. « Et cette typologie de risque n’est pas prévue par les systèmes traditionnels ».
C’est cette approche qui va permettre à NovaSecur de se positionner de manière différenciante, ses solutions étant capables dit son dirigeant, « d’anticiper ce qui peut arriver tout en étant conforme à la législation ». Des solutions flexibles, l’intelligence artificielle apportant sa capacité à apprendre et analyser de ce qui s’est déjà passé.
Dans le même esprit, la blockchain en donnant la possibilité d’effectuer des smart contract et donc de sécuriser par petit bout répond à la problématique des risques ne pouvant être adressé par un contrat d’assurance.
Si son portefeuille client est constitué à part égales d’établissements bancaires et d’entreprises – chacune représentant respectivement 30 % de l’activité – et d’assureurs – le cœur du business avec 40 % de l’activité – NovaSecur qui emploie 20 personnes et ne communique pas sur son chiffre d’affaires, continue fortement ses activités de R&D. Lauréate du Global Entrepreneur Program d’IBM, la PME a ainsi pu bénéficier des ressources du groupe en recherche sur l’IA et des capacités de calcul de ses super ordinateurs. « Notre spécialisation risque nous permet d’avoir un coup d’avance. Car le marché va devenir conséquent et les sociétés, très spécialisées ».
Que prévoir de l’évolution des risques ? « L’intelligence artificielle et la blockchain sont de nouveaux outils qui vont servir la mutualisation des risques. Au même titre que la cybersécurité s’organise, les entreprises vont aussi accepter de parler de leurs problèmes. Nous verrons naître des places collaboratives où des modules d’IA se parleront les uns aux autres. Il ne faut pas oublier que les générations qui arrivent sur le marché du travail et prennent des responsabilités, viennent du collaboratif. Ça ira vite et cela permettra aux entreprises de disposer de solutions rapides », analyse Cédric de Serpos.